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Justice Pour Tous
4 août 2010

Burundi: Les chefs des partis de l'opposition commencent à fuir l'un après l'autre "pour leur sécurité.


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Alfred Bagaya dans son bureau à la permanence des FNL : « Personne, même le pouvoir, n’a le droit de prendre le patrimoine des Banamarimwe.» @Iwacu

Samedi, 24 juillet entre 16h30min et 17h. Jean Bosco Havyarimana, porte-parole du parti FNL, Déo Nzeyimana, membre du bureau politique et Kigoma, planton à la permanence de ce parti sont arrêtés par des agents du Service National des Renseignements (SNR). « Alors qu’ils rentrent d’une réunion du bureau politique, deux véhicules surgissent au quartier Kiriri tout près du mausolée du prince Louis Rwagasore », explique Alfred Bagaya, vice-président des FNL.  Les agents du SNR, affirme Bagaya, ont alors fait sortir le chauffeur du taxi qui conduisait les trois militants : Il sera conduit avec le planton dans le véhicule du SNR pour interrogatoire. « M. Havyarimana et Nzeyimana les suivront également leurs bras attachés par une seule menotte au siège du SNR », indique Alfred Bagaya.

Après l’interrogatoire, martèle-t-il, les agents du SNR ont déclaré que le planton avait sur lui des lettres à transmettre à Agathon Rwasa, président des FNL aujourd’hui en fuite : « Ils l’ont menacé de leur montrer où il se cache. » Le vice-président des FNL dit ne pas comprendre pourquoi le SNR cherche à savoir où est M. Rwasa alors que la police déclare tout le temps qu’elle n’est pas à sa poursuite. Quant au fait que le planton a été surpris avec le courrier pour le patron des FNL, Alfred Bagaya estime que c’est tout à fait normal: « Cela fait partie de son travail. L’essentiel pour nous, c’est que le courrier parvienne à notre leader quel que soit l’endroit où il se trouve.» Toutefois, signale Alfred Bagaya, Jean Bosco Havyarimana sera libéré le même jour. Bagaya regrette cette habitude d’arrêter des gens sans convocation ni mandat d’arrêt et demande la libération immédiate et inconditionnelle de ces deux militants et de tous ceux qui sont détenus sans motif valable.

La permanence des FNL surveillée

Lundi, 26 juillet à 11h 45min. Alors qu’il travaille avec un député à la permanence de ce parti au quartier Mutanga nord (commune Gihosha), Alfred Bagaya remarque un mouvement de policiers. Tout à coup, se rappelle-t-il, un policier de garde entre avec le chef de la position policière de Gihosha : « Ces derniers m’annoncent que le haut commandement de la police vient d’ordonner qu’aucun véhicule ne doit sortir de la permanence. » Quand il leur demande si l’ordre touche également le député malgré son immunité parlementaire, Alfred Bagaya affirme que les policiers lui ont répondu qu’ils ne sont là que pour exécuter les ordres. Le vice-président des FNL ne s’en est pas arrêté là : « J’ai appelé le directeur adjoint de la police Gervais Ndirakobuca (alias Ndakugarika) pour lui demander pourquoi cette décision. Il s’est étonné et a indiqué qu’il n’était pas au courant de la mesure. » Dans la soirée, précise M. Bagaya, il a été autorisé de sortir avec son véhicule. Cependant, jusqu’à mercredi 28 juillet, les agents de la police encerclaient toujours la permanence. Aucune voiture sauf celle de Bagaya – qui doit être fouillée- n’avait le droit d’entrer à la permanence du parti.

Vers une « autre » dissidence des FNL ?

Après le départ de M. Agathon Rwasa, l’un de ses proches collaborateurs et membre du bureau politique des FNL, Jacques Bigirimana désapprouve son maître. Il appelle tous les « Banamarimwe » à répondre massivement à la mise en place des bureaux communaux. Il leur demande de participer à tous les scrutins prévus. Selon Alfred Bagaya, des informations qui leur parviennent indiquent que le parti présidentiel se prépare à donner le patrimoine des FNL à cette nouvelle dissidence. La présidence du parti, d’après Bagaya, serait assurée par un des militaires démobilisés issus des rangs des FNL ou un certain Emmanuel Miburo, ancien membre du bureau politique de ce parti. Toutefois, le vice-président des FNL  voit que la démarche du parti présidentiel n’est pas une solution aux problèmes politiques actuels et regrette que tous les pouvoirs agissent de la même manière : « En 1990, le pouvoir en place a commandité la mort de Gahutu Rémy. Est-ce pour autant que les problèmes ont été résolus ? Plutôt, son successeur est arrivé avec une force. » Le pouvoir du CNDD-FDD, explique M. Bagaya, a légitimé la dissidence de Jacques Kenese et Methuselah Nikobamye : « Est-ce que cela nous a réduits ? » Alfred Bagaya estime qu’il serait prudent que le pouvoir en place  garde Agathon Rwasa comme son interlocuteur  et respecte les leaders d’opinion. Sinon, le vice-président des FNL indique que le pouvoir sera responsable des conséquences  : « Trop c’est trop. Que le pouvoir n’en rajoute pas.»

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