Présidentielle : les Burundais ont voté dans le calme hier mardi 28 juin 2010
Un bureau de vote à Bujumbura, le 28 juin 2010.
AFP / Esdras Ndikumana
Par RFI
On votait au Burundi ce lundi 28 juin pour l’élection présidentielle. Un scrutin sous haute surveillance mais sans aucun suspense puisque seul le président sortant, Pierre Nkurunziza, était en lice. Tous les candidats de l’opposition avaient décidé de se retirer de la course après les élections communales du 24 mai. Premier constat : les bureaux de vote ont fermé très tôt.
Les bureaux de vote ont fermé très tôt, à 16 heures - c’était l’heure officielle - et un peu plus tard pour certains centres qui ont ouvert en retard. On sait bien sûr que le président Pierre Nkurunziza va l’emporter sans surprise.
En revanche, il convient de rester encore très prudent concernant la participation. Toute la journée, beaucoup d’observateurs ont constaté généralement moins d’affluence par rapport aux élections communales il y a un mois.
Dans plusieurs bureaux de Bujumbura, à leur fermeture, la participation ne dépassait pas 30%. Mais un sursaut était toutefois encore possible : certains observateurs parlaient de 60, 70, voire 80% de participation dans certaines provinces. On en saura plus au matin du mercredi 30 juin quand la commission électorale annoncera les premiers résultats.
Côté sécurité, c’était aussi une grande incertitude. La journée a été calme. Il n'y a eu aucune attaque à la grenade, selon la police. Cependant, il y aurait eu, ces deux dernières nuits, au moins 26 arrestations, selon l'organisation de défense des droits de l'homme APRODH. Un chiffre non confirmé par la police, même si son porte-parole reconnaît des interpellations dans le cadre des enquêtes sur les attaques à la grenade. Selon lui, il s’agirait d’un « réseau organisé depuis Bujumbura ».
Burundi : l’opposition conteste le taux de participation à la présidentielle
Les Burundais se sont rendus aux urnes le 28 juin 2010 pour élire le président Pierre Nkurunziza, seul candidat en lice.
AFP/Esdras Ndikumana
Par RFI
L'élection se voulait historique, mais la première présidentielle au suffrage universel direct depuis 17 ans au Burundi a généré peu de mobilisation et les six adversaires du président Pierre Nkurunziza, qui se retrouve seul en lice, se sont retirés pour protester en évoquant des fraudes généralisées. Il faudra attendre demain pour connaître les résultats dont l’issue ne laisse aucune place au doute.
La guerre des chiffres a déjà commencé au Burundi, pratiquement dès la fermeture des bureaux de vote le 28 juin en fin d’après-midi. Toute la journée, on avait remarqué une affluence plutôt faible devant tous les bureaux de vote de Bujumbura et ses environs.
L’opposition regroupée au sein de l’alliance pour le changement démocratique, qui conteste le résultat des communales, a donc crié victoire dès lundi soir, et a félicité le peuple burundais pour sa détermination à dire non à la dictature, a lancé son porte-parole, Léonard Nyangoma qui invoque la raison suivante :
« Le constat général de l’ADC, (Alliance des Démocrates pour le Changement), est la très faible participation à cette mascarade électorale dont le taux atteint à peine les 30 %. »
La réponse de la Commission électorale a sonné comme une claque. Le commissaire Prosper Ntahorwamiye a pris l’opposition au mot, et l’a appelée à prouver ses allégations. Il rappelle au passage, que toute élection se joue à l’intérieur du Burundi.
« Dans beaucoup de provinces, surtout à l’intérieur du pays, le taux est de 80% et plus. En mairie de Bujumbura on a parlé d’un taux de 40%, c’est sur un bureau de vote. Le moment venu, on demandera à l’ADC de prouver le taux de participation de 30%. »
Tout le monde doit maintenant attendre la proclamation des résultats provisoires annoncés pour le 30 juin. Mais l’opposition a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne reconnaîtra jamais un président issu d’une élection boycottée par une large partie de la population selon elle.